Vous envisagez d’investir dans une cuve aérienne de stockage d’engrais liquide ? Dans cet article, vous allez découvrir les réponses aux questions les plus fréquemment posées sur ces cuves.
I. Quelle capacité de stockage choisir pour ma cuve d'engrais liquide ?
III. Quelle est la règlementation des cuves de stockage d'engrais liquide ?
IV. Puis je déplacer ma cuve de stockage d'engrais liquide ?
V. Quelles cuves choisir entre les cuves horizontales et verticales ?
VI. Est ce que les cuves en polyéthylène résistent dans le temps ?
I. Quelle capacité de stockage choisir pour ma cuve d’engrais liquide ?
A l’heure actuelle, notamment avec les évènements mondiaux et la crainte de rupture d’approvisionnement, vous souhaiteriez stocker le maximum d’engrais liquide sur votre exploitation. En tout cas, il est clairement très intéressant de stocker au moins la totalité de vos besoins. C’est en effet, une solution rentable. Entre la morte et la pleine saison, les différences de prix vous paient quasiment le stockage. Surtout, vous pouvez travailler différemment, anticiper, négocier de plus gros volumes et surtout vous n’êtes plus tributaire de votre fournisseur (coopérative ou commerçant). Vous gagnez ainsi en temps et en qualité de travail.
Pensez aussi à vos besoins en termes de diversité des engrais, il est effectivement possible que vous ayez besoin de solutions distinctes à stocker. Vous pourrez le faire en utilisant plusieurs cuves.
II. Quelles différences selon le matériau : métal vs fibre de verre vs poche souple vs polyéthylène ?
Les différences selon le matériau sont nombreuses et surtout cela va aussi dépendre du liquide contenu.
Historiquement, des cuves métalliques ont longtemps été utilisées, mais avec l’arrivée de nouveaux engrais plus agressifs, ces cuves ne sont plus adaptées. L’arrivée des réducteurs de cations métalliques fait que ce n’est plus une oxydation que la cuve subit mais bien une solubilisation avec le métal et donc des échanges entre le liquide et le métal.
En fibre de verres, les cuves sont adaptées pour des gros stockages. Elles doivent être installées dans un bac de rétention qui pour être conforme doit être totalement étanche, coulé, vibré, unifié en une seule pièce et devant retenir la totalité de la capacité de la cuve stockée. Elles sont bien souvent peu polyvalentes et très hautes.
Ensuite, le stockage par une poche souple est une solution très économique mais plutôt fragile. La poche reste peu résistante face aux rongeurs et aux objets tranchants pouvant se trouver sur l’exploitation. Elle n’est pas adaptée à l’agressivité des nouveaux engrais. De plus, la poche souple doit être placée dans un bac de rétention parfaitement conforme et nécessitant souvent un génie civil très important.
Enfin, il y a des cuves en polyéthylène. Sur le marché français, tous types de polyéthylène existent avec des différences de qualité non négligeables. Déplaçables, elles ne nécessitent qu’un sol stabilisé et donc pas de gros génie civil. Ces cuves sont adaptées à tous les types d’engrais liquide (phosphore, potasse, solution additivée, solutions avec des inhibiteurs d’uréase…) et proposent une résistance forte face à l’agressivité des produits et à leur constante évolution. Le polyéthylène est une matière résistante au gel car il est isotherme. Le polyéthylène est souvent traité avec des antioxydants et anti-UV qui prolonge considérablement la durée de vie de la cuve.
Sur le marché, il existe des cuves double parois, dans ce cas là , le bac de rétention n’est pas nécessaire.
III. Quelle est la règlementation des cuves de stockage d’engrais liquide ?
La réglementation reste assez floue concernant le stockage d’engrais liquide. Bien qu’il soit précisé que « Toutes dispositions devront être prises pour que l'implantation de dépôts d'engrais liquides ne soit pas cause d'inconvénients pour la santé publique et préserve la qualité des eaux superficielles et souterraines. »
En dessous d’une capacité de stockage inférieure à 100m³ pour une entité juridique ou un site d’exploitation, la règle est régie par le RDS (Règlement Départemental Sanitaire) de votre département. La règlementation n’est pas toujours à jour, elle évolue sans cesse bien qu’elle tente de s’harmoniser.
Certains départements ne font même pas mention de l’engrais liquide et de son stockage, mais soyez assuré que vous seriez considéré comme responsable si une pollution survenait. Selon la loi Barnier du 2 février 1995, relative au renforcement de la protection de l’environnement, il est « interdit de polluer ».
Aussi, il est préconisé de suivre la règlementation existante la plus stricte notamment celle appliquée dans les Hauts de France ou le Grand Est, régions où le stockage d’engrais liquide est historiquement le plus répandu.
Les cuves de stockage d’engrais liquide doivent être déposées dans un bac de rétention parfaitement étanche pouvant retenir la totalité du volume stocké. Il doit être vibré, coulé et unifié en une seule pièce pour qu’il soit considéré comme aux normes. De plus, il devrait être couvert pour empêcher l’eau de pluie d’être retenue dans le bac.
Les cuves doivent avoir un avertisseur de remplissage, un détecteur de fuite et les abords doivent être protégés.
Plus de précisions sur les normes
IV. Puis je déplacer ma cuve de stockage d’engrais liquide ?
Les déplacements des cuves de stockage d’engrais liquide doivent toujours être faits à vide : les cuves doivent être entièrement vidangées, d’une part parce que cela pourrait s’avérer dangereux pour votre sécurité et aussi parce que la cuve pourrait ne pas résister.
Si votre cuve est en métal, le poids à vide étant conséquent, une grue sera sans doute nécessaire.
Pour les cuves en fibres de verre, attention, les cuves sont particulièrement fragiles, la fibre peut bouger et se fragiliser, cela n’est pas forcément recommandé.
Pour les cuves en polyéthylène plutôt légères à vides, elles sont déplaçables facilement avec un télescopique ou un bras de pelleteuse. Beaucoup possèdent des anneaux de manutention pour faciliter ces déplacements.
V. Quelles cuves de stockage choisir entre les horizontales et les verticales ?
Traditionnellement, les cuves étaient en métal et horizontales. Les cuves horizontales peuvent être installées dans un bâtiment du fait de leur faible hauteur. En revanche, elles prennent beaucoup de place au sol, et face aux évolutions constantes des engrais liquides, notamment additivés, ces cuves n’ont pas de système de malaxage pour brasser le dépôt des additifs dans la solution.
Les cuves verticales prennent beaucoup moins d’emprise au sol, le volume stocké peut être bien plus important pour la même surface au sol. En outre, on peut aussi avoir des cuves différentes, permettant de diversifier les produits stockés. Verticales, le malaxage est beaucoup plus simple. Attention à la prise au vent, il est important de bien arrimer sa cuve.
VI. Est-ce que les cuves en polyéthylène durent dans le temps ?
La durée d’une vie d’une cuve en polyéthylène va dépendre sensiblement de la qualité du polyéthylène.
Il faut savoir que deux process de fabrication de polyéthylène existent : la première est l’utilisation d’une poudre blanche de polyéthylène standard auquel on rajoute un pigment gris, vert bleu ou de la couleur choisie. On intègre ces pigments avec un malaxeur, d’où le polyéthylène dit mélangé à sec. La deuxième solution est l’utilisation d’un polyéthylène « Compound », directement de la couleur souhaitée, appelé teinté masse. Il confère à la matière une qualité supérieure, lui permettant de rester souple et résistante sur la durée.
Ensuite, le polyéthylène peut être traité antioxydant et anti-UV ; Les anti-UV ont des indices allant de 1 à 8 en général représentant le nombre d’années (de 1 à 8 ans) pendant lesquelles la matière va pouvoir résister, exposée 100% du temps au soleil. Certaines cuves sont traitées avec des anti-UV indice 15.
De plus, existent différents procédés de fabrication. Par exemple, si les cuves sont rotomoulées, la matière est chauffée et répartie par rotation dans un moule. Cette méthode de fabrication en un seul bloc lui garantit une excellente qualité car elle ne présente pas de points de fragilité (pas de soudures notamment). La répartition de la matière est également importante. Certains points de la cuve doivent être renforcés par exemple les bas des cuves.
La cuisson est également très importante. Si la matière n’est pas assez cuite, la cuve n’aura pas sa résistance optimale et si elle est trop cuite, la cuve aura un joli aspect, brillant, mais dont la résistance sera moindre car les molécules de polyéthylène auront fusionné et les ingrédients de la matière auront été endommagés lors du moulage
Ainsi, si votre cuve est fabriquée avec un polyéthylène de bonne qualité, elle aura une durée de vie très longue. D’ailleurs, certains fabricants proposent une garantie allant jusqu’à 10 ans.
Pour lire l'article sur les problèmes rencontrés par l'entreprise Duraplas
Répondre à ces différentes questions en fonction de votre situation et de votre exploitation, vous permettra d’affiner votre choix. En comprenant bien les différences et les exigences que demandent les cuves de stockage de l’engrais liquide, vous serez plus à même de décider de l'équipement le plus adapté à votre situation.
