Si je l'achète à l'avance, est-ce que mon GNR va se dégrader lors de son stockage ?

Comment et pourquoi le Gazole Non Routier stocké va évoluer dans le temps ? Précisions.

I. La composition du GNR

1. Un carburant destiné à moins polluer

2. Des micro-organismes dans le GNR

3. La durée de stockage favorise la contamination du GNR

II. Quel impact si mon GNR est contaminé ?

III. Comment éviter la contamination des micro-organismes ?

1. Les recommandations

2. Un stockage de GNR adéquat

3. Le lieu de stockage

 

Stocker du GNR sur votre exploitation est une solution pratique et économique. Cela vous permet de gagner en autonomie face aux problèmes de disponibilités ou de pénuries ; Pouvoir être certain de ravitailler vos machines est important, par exemple lors des gros travaux telle que la moisson : vos équipements doivent pouvoir fonctionner et être ravitaillés en continu. Stocker votre GNR permet aussi d’acheter de plus gros volumes et donc de pouvoir négocier, d’anticiper les mouvements des cours et de travailler en toute tranquillité le moment venu ou opportun pour vous.  

Aujourd’hui, la composition du GNR évolue sans cesse. Dans cet article, vous pourrez découvrir ce qui peut altérer et ou dégrader la qualité du carburant, avec en toile de fond, des risques d’endommagement des moteurs. Précisions. 

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I. La composition du GNR 

1. Un carburant destiné à moins polluer 


Aujourd’hui, le GNR, conçu pour alimenter les moteurs des véhicules non routiers, principalement dans les secteurs agricoles, forestiers, fluviaux ou les travaux publics a des caractéristiques proches de celle du fioul classique mais moins polluant par sa composition différente. On y trouve notamment moins de soufre que le fioul domestique, une part de biocarburants ( environ 7% d'EMAG : Ester Méthylique d'Acide Gras qui permet d'obtenir une lubrification propre) et un indice de cétane plus élevé.  

Le GNR a d’ailleurs été conçu et mis en vente pour limiter la pollution, suite à la mise en application d’une directive européenne destinée à diminuer les émissions de gaz à effet de serre.  

2. Des micro-organismes dans le GNR

Le carburant contient des êtres vivants ! En principe, le GNR n’est presque exempt de micro-organismes qu’à la raffinerie. A chaque fois que le carburant est transféré dans des camions citernes pour être transporté, dans les installations de stockage temporaire ou lorsque les véhicules se ravitaillent, des contaminations peuvent se produire. En outre, les transferts ou la ventilation peuvent faciliter l’absorption de l’humidité de l’air. Si cette humidité se condense dans le réservoir, une émulsion se forme avec de minuscules gouttelettes d’eau, ce qui permet aux bactéries de se multiplier. L’ajout de biodiesel fournit aux micro-organismes une « nourriture digestible », ce qui favorise encore la contamination. 

 Ainsi des bactéries, des levures ou des moisissures sont capables de se nourrir et de se multiplier à grande échelle dans le GNR.  

3. La durée de stockage favorise la contamination du GNR

Les micro-organismes se développent encore plus facilement dans le carburant lorsqu’il est stocké pendant une longue période ou lorsque les véhicules sont immobilisés pendant longtemps. Un milieu calme offre aux bactéries des conditions idéales pour se multiplier. Par conséquent, il faut prêter une attention particulière à sa solution de stockage et être très vigilent sur les cuves anciennes ou celles pouvant encore contenir des résidus de carburant.  

  

II. Quel impact si mon GNR est contaminé ? 

La contamination causée par les micro-organismes influe sur la qualité du carburant. Rapidement, elle finit par empêcher le moteur d’atteindre le meilleur de ses performances. A un stade avancé, les microorganismes peuvent même boucher l’ensemble du circuit et paralyser les tracteurs ; Les micro-organismes et leurs métabolites s’accumulent dans le réservoir, la conduite d’alimentation et le filtre, et finissent par stopper le flux du carburant vers le moteur.  

Même les moteurs robustes de tracteurs ne résistent pas aux boues du diesel : elles se développent généralement sans qu’on les remarque, jusqu’à ce que les conduites d’alimentation, les filtres et les injecteurs se bouchent et paralysent le véhicule. Il y a toujours une perte de puissance, une immobilisation partielle voire totale du véhicule. Cela peut entrainer des opérations coûteuses de remise en état d’injections !  

En outre, les métabolites des bactéries endommagent le circuit en lui-même : leurs excrétions contiennent du sulfure d’hydrogène, qui attaque les pièces métalliques et les fait rouiller. Cette « biocorrosion » implique ainsi non seulement la nécessité de nettoyer, mais également parfois de remplacer entièrement les composants. 

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III. Comment éviter le développement de micro-organismes? 

1. Les recommandations 


Fondamentalement, il est impossible d’empêcher la croissance des bactéries. Cependant, vous pouvez prendre des mesures appropriées pour limiter leur apparition :  

  • Entretenir et vidanger régulièrement le filtre de carburant. De manière générale, éviter si possible les longues périodes d’immobilisation et de stockage. 
  • Remplir le réservoir avant les longues périodes d’inactivité afin que le diesel ne se condense pas trop. 
  • Si possible, vidanger les cuves par le bas car l’eau s’accumule au fond en raison de son poids spécifique plus élevé. 
  • Avant de remplir, vérifier le carburant s’il a été stocké durant une longue période et prélever des échantillons au fond du réservoir 
  • Vérifier les cuves de stockage et les ravitailleurs en temps voulu et selon les instructions du fabricant et les nettoyer si nécessaire. 

2. Un choix d’un stockage de GNR adéquat 

Au vu de la composition du GNR et de son évolution, il est indispensable de veiller à une bonne qualité de stockage. Aujourd’hui la qualité du GNR est optimum à la livraison. Ainsi le choix de la cuve de stockage sera déterminant pour ne pas dégrader trop rapidement la qualité du GNR. En choisissant une citerne parfaite adaptée au GNR et à ses possibles évolutions permettra de conserver le carburant dans des conditions optimales.   

Ainsi se pose rapidement la question du stockage  et de la qualité de la citerne choisie. Vous pouvez retrouver dans notre article une comparaison des cuves en métal versus en polyéthylène.

En résumé, il apparait que le métal, va être un bon conducteur thermique. Ainsi, pour les cuves de stockage métalliques, les écarts de températures et notamment entre les températures diurnes et nocturnes, suffisent pour créer de la condensation et rajouter des particules d’eau dans le carburant. 

Pour les cuves en polyéthylène, le polyéthylène est isolant et beaucoup moins conducteur thermique ; il protégera mieux le GNR. 

3. Le lieu de stockage 

Il faut toujours être attentif à l’endroit où l’on stocke la cuve. Que cela soit sur l’aspect réglementaire car le GNR fait parti des produits considérés comme dangereux ou que cela soit en ce qui concerne l’accessibilité des machines ou autres, il est également conseillé d’éviter les dessous de toit, les gouttières afin de limiter au maximum les contaminations. 

Retrouvez l’aspect réglementaire et nos précisions  dans notre article https://info.duraplas.net/fr/questions/ou-stocker-mon-gnr 

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En résumé, le GNR contient des organismes vivants qui peuvent vite le dégrader. La part grandissante du biocarburant dans la composition du GNR va amplifier le phénomène de prolifération de ces bactéries. Un carburant dégradé vous entrainera une perte de puissance, de rendement et donc de temps, des ennuis techniques et mécaniques, des immobilisations partielles ou totales coûteuses et parfois des véhicules totalement hors service ! Sans parler des problèmes supplémentaires si les pannes arrivent pendant les gros travaux ! Se soucier en amont d’un bon stockage du GNR vous permettra d’anticiper et de travailler sereinement.  

 

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