Un bac de rétention doit être aux normes et totalement étanche si vous stockez de l'engrais liquide dans une cuve simple paroi ou une citerne souple.
I. Qu'est ce qu'un bac de rétention ?
III. Une règlementation encore floue
Envahis de demandes de mises aux normes sans forcément avoir de règlementation ou d’informations précises concernant le stockage de l'engrais liquide, vous vous demandez si votre bac de rétention convient. Entre bonne volonté et obligations prises à la légère, bon sens nécessaire et règlementation, il est parfois difficile de s’y retrouver. Dans cet article, vous découvrirez si votre bac de rétention est bien adapté à vos installations de stockage d’engrais liquide.
I. Qu’est-ce qu’un bac de rétention ?
Les bacs de rétention ou plateformes de rétention sont des équipements adaptés au stockage des produits chimiques dangereux (produits corrosifs, produits inflammables…) qui peuvent s'avérer polluants pour l'environnement ou néfastes pour l'homme en cas de déversement accidentel (chutes, chocs, fuite, écoulement..). Le rôle d'un bac de rétention consiste à supporter des réservoirs contenant ces produits sensibles dans le but de recueillir des fuites et d’éviter toute pollution des eaux et des sols.
II. Historique
Sans forcément se rendre compte des dangers encourus et des risques pris, beaucoup d’agriculteurs utilisaient souvent une ancienne dalle, sur laquelle ils montaient des parpaings creux, crépis. Esthétiques, ces bacs de rétention ne sont absolument pas efficaces car ni résistants ni étanches.
D’autres, toujours sur une dalle béton montent parfois des agglo-coffrant, ou blocs à brancher dans lesquels sont coulé du béton à l’intérieur : beaucoup plus résistants, ils ne présentent, cependant, aucune étanchéité.
Dans les deux cas, les bacs de rétention ne sont pas conformes. Vous ne seriez pas assuré si un accident arrivait.
Ce bac de rétention ci contre a été monté en blocs agglo-coffrant. Il n'a servi à rien puisqu'on conste à l'oeil nu, lherbe brûlée par l'azote
III. Une règlementation encore floue
La réglementation reste assez floue concernant le stockage d’engrais liquide. Bien qu’il soit précisé que « Toutes dispositions devront être prises pour que l'implantation de dépôts d'engrais liquides ne soit pas cause d'inconvénients pour la santé publique et préserve la qualité des eaux superficielles et souterraines. »
En dessous d’une capacité de stockage inférieure à 100m³ pour une entité juridique ou un site d’exploitation, la règle est régie par le RDS (Règlement Départemental Sanitaire) de votre département. La règlementation n’est pas toujours à jour, elle évolue sans cesse bien qu’elle tente de s’harmoniser. Ainsi, il est préconisé de suivre la règlementation existante la plus stricte notamment celle appliquée dans les Hauts de France ou le Grand Est, régions où le stockage d’engrais liquide est sans doute historiquement le plus répandu.
Certains départements ne font même pas mention de l’engrais liquide et de son stockage, mais soyez assuré que vous seriez considéré comme responsable si une pollution survenait. Selon la loi Barnier du 2 février 1995, relative au renforcement de la protection de l’environnement, il est « interdit de polluer ».
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L’emplacement du bac de rétention
D'une façon générale, il est interdit d’installer son bac de rétention :
- En zone inondable,
- À moins de 200 m des zones de baignade,
- À moins de 5 m des routes,
- A moins de 35 m des puits, forages et sources privées, des aqueducs transitant des eaux potables en écoulement libre, de toutes installations souterraines ou semi-enterrées utilisées pour le stockage des eaux destinées à l'arrosage des cultures maraîchères, des rivages, des berges, des cours d'eau, cette distance étant ramenée à 5 m dans les ports fluviaux.
Ces prescriptions peuvent être modulées en fonction des caractéristiques topographiques, pédologiques et hydrogéologiques locales.
2. La capacité du bac de rétention
100 % du volume stocké doit pouvoir être retenu par le bac de rétention : il doit être étanche de façon que la totalité du volume de la cuve puisse être retenue en cas d’incident ! Ainsi si vous stockez 50 m³ d’engrais liquide, il sera nécessaire que votre bac soit au moins de 5 m de long par 5 m de large par 2 m de haut.
3. Une vidange uniquement par pompage par le haut
Pour la vidange, l’obligation est faite de vider sa cuve de stockage d’engrais par le haut. Même si l'orifice de la vanne est étanche, il est clairement interdit que la vanne soit située en bas. Parfois, certains avaient du mal à vider entièrement leur cuve en passant par le haut du mur ; alors ils perçaient le mur mais malheureusement en cas de problèmes de fuite de la cuve, le bac de rétention n’est plus du tout efficace.
En outre, si le bac de rétention est bien étanche mais qu’il n’offre pas de toit couvrant, l’eau de pluie va le remplir. Pour le vider, il est strictement interdit de percer un trou, personne ne pouvant faire la différence à l’œil nu entre l’eau de pluie et l’azote liquide par exemple.
La tête de robinet de la cuve doit être équipée d’un système de verrouillage. Les installations seront équipées également d’une protection physique des abords, ce qui est souvent le cas si vous avez un mur bâti.
IV. Seule solution efficace et aux normes
Concernant le bac de rétention, la seule solution conforme et totalement efficace est bien la construction d’un bac en béton, coulé, vibré et unifié en une seule pièce, couvert d’un toit pour éviter l’eau de pluie. C’est la seule option où l’artisan vous délivrera une garantie décennale, vous assurant la sécurité de votre installation. Généralement, les agriculteurs font l’intégralité de leur maçonnerie. Par contre, la plupart des éleveurs font faire leur fosse à lisier car très exigeante techniquement. C’est la même chose pour un bac de rétention. Avoir un bac de rétention qui ne sert à rien en cas de problèmes ou de malveillance est comme avoir une jolie voiture avec des autocollants airbag qui ne s’ouvrent pas quand vous avez un accident !
Bac de rétention étanche, armé, vibré, coulé en une seule pièce
Une autre option est l’achat d’une cuve double paroi, déplaçable, vous évitant ainsi la création d’un bac de rétention et de tout génie civil en amont et vous garantissant une totale tranquillité d’esprit et de travail.
V. Les risques auxquels vous vous exposez en gardant un bac non conforme.
Si vous utilisez un bac de rétention non conforme, vous ne serez pas couvert en cas de pollution car vos installations ne seront pas aux normes. Même en ayant souscrit une assurance, celle-ci ne vous suivra pas en cas de pollution. En effet, la pollution n’est pas pris à la légère par le législateur, les assurances se protègent et bottent en touche si vous n’êtes pas « dans les clous ». La police de l’eau intervient et les amendes pollution et dépollution peuvent atteindre des dizaines de milliers d’euros, la comparaison avec la voiture est la même : avoir des pneus lisses vous empêchera d’être indemnisée par votre assurance en cas d’accident.
En plus de coûts particulièrement faramineux liés aux indemnités pollution et aux coûts liés à la dépollution, vous devrez aussi supporter la perte de votre engrais liquide, avec un impact financier supplémentaire non négligeable. Surtout, des conséquences néfastes auront lieu sur vos sols et ce, sur le long terme.
En conclusion, un bac de rétention non conforme est inutile. Pensez, dès à présent, à bien vérifier votre bac de rétention et vos installations. Le proverbe « Mieux vaut prévenir que guérir » n’a jamais eu une telle portée dans le cadre du stockage de votre engrais liquide, les conséquences d’une fuite seraient très dommageables pour votre exploitation.
