Le prix d’une cuve de stockage d’engrais liquide est déterminé en fonction de plusieurs critères essentiels : Types, provenances, génie civil, capacités…Ainsi mieux appréhender ces critères permet de mieux comprendre les différences de coût.
I. Les différents types de cuves
Si vous cultivez plusieurs types de cultures, vous avez sans doute recours à différents types d’engrais liquide pour optimiser votre production et assurer votre rendement.
Bien sûr, vous pouvez vous approvisionner au fur et à mesure de vos besoins auprès de votre fournisseur (coopérative ou commerçant) mais cela limite votre flexibilité ; vous êtes dépendant tant sur les cours des prix que sur l’approvisionnement. Les périodes de fertilisation sont toujours tellement courtes, que bien souvent tout le monde arrive en même temps pour se ravitailler, occasionnant une importante perte de temps, comme l’attente au chargement de votre pulvérisateur.
Aussi, être en possession d’une cuve de stockage d’engrais liquide est un choix pertinent. Mais combien coûte une telle cuve ? Comment s’y retrouver parmi toutes les options possibles se trouvant sur le marché ? Et pourquoi y a-t-il une telle diversité de coûts ?
Tour d’horizon sur les différents éléments à distinguer et les caractéristiques prises en compte dans l’établissement des tarifs.
Les différents types de cuves
Votre investissement dans une solution de stockage de l’engrais liquide sur votre exploitation est une dépense généralement vite rentabilisée tant cela est pratique et permet d’optimiser l’utilisation de l’engrais.
Afin de conserver votre engrais liquide dans des conditions optimales, il est primordial que vous choisissiez une cuve spécialisée qui, dans la plupart des cas, durera tout le long de votre carrière.
La poche souple
Dans un premier temps, le choix d’une poche souple est incontestablement la solution la plus économique présente sur le marché. Ces poches, sont généralement confectionnées à partir d'une trame polyester et enduites de PVC, ceci accompagné d’un traitement anti–UV sur les deux faces. Cependant, les poches souples nécessitent beaucoup de place. Elles sont réputées pour leur fragilité et ne conviennent pas à toutes les variétés d’engrais liquide. Surtout, dans un souci de respect des normes environnementales, il faudra l’installer dans un bac de rétention.La cuve simple paroi
Dans un second temps, l’emploi d’une cuve simple paroi, est une alternative relativement plus coûteuse que celui d’une poche souple, mais déjà plus fiable. Une cuve simple paroi nécessite également un bac de rétention.
Il convient que l’installation de ce dernier soit conforme aux normes de sécurité mises en place pour éviter les accidents lors du stockage de produits dangereux : ce sont uniquement les bacs de rétention en béton armé, coulé et unifié en une seule pièce qui sont conformes à la réglementation en vigueur. Par conséquent, il est nécessaire de prendre en considération les coûts additionnels, générés par le génie civil requis pour ce type d’installation.
La cuve double paroi
A contrario, une cuve double paroi, qui est constituée d’une cuve intérieure fixe afin d’assurer une robustesse accrue, est potentiellement plus onéreuse à l’achat. En revanche, elle ne nécessite pas de bac de rétention et revient très rentable sur le long terme.
Les matériaux
La matière de fabrication utilisé pour fabriquer votre cuve a également une grande incidence sur le prix de celle-ci. Parmi ces nombreuses matières disponibles, figurent le métal, le PVC souple, la fibre de verre ou encore le polyéthylène, mélangé à sec ou teinté masse.
Le métal
Le métal est une alternative qui conviendra à ceux principalement en quête de robustesse et d’une large capacité de stockage. En effet, les cuves en métal sauront résister aux chocs conséquents. Vous trouverez sur le marché des cuves atteignant jusque 100 000 litres en volume. Cependant, les cuves en acier pèsent un poids considérable qui complique le transport. De plus, les cuves en métal sont principalement sujettes à des risques de corrosion contrairement à leurs consœurs en polyester (souvent appelé fibre de verre) ou en polyéthylène.
Le PVC
L’utilisation du PVC pour la fabrication des poches souples est très répandue. Ceci est dû à sa souplesse, son prix abordable et son faible coût d’entretien. Cependant, au contact de liquides corrosifs et soufrés, le PVC n’offre pas une de haute résistance.
Le polyéthylène
Le polyéthylène, quant à lui, est de plus en plus répandu lorsqu’il s’agit de cuves de stockage d’engrais liquide. En plus de sa souplesse et de sa légèreté, attributs de première importance pour faciliter votre quotidien, cette matière démontre un niveau de résistance à l'abrasion et aux chocs qui permet de stocker aussi bien de l'eau que des produits chimiques. Par ailleurs, les cuves en polyéthylène se distinguent en deux catégories. Les cuves en polyéthylène mélangé à sec et le polyéthylène « Compound », plus communément nommé teinté
Le polyéthylène mélangé à sec est fait de polyéthylène vierge broyé dans un microniseur auquel on ajoute un colorant pour obtenir la couleur souhaitée de la cuve. Bien que le polyéthylène soit un matériau de qualité, il est maintenant connu que ce traitement de mélange à sec peut créer des zones de fragilité sur la coque.
Le polyéthylène « Compound », dit teinté masse, est plus coûteux à l’achat que le polyéthylène mélangé ou bien le PVC. Cependant, il a subi moins de « manipulations » et cela lui confère des caractéristiques de solidité et de longévité inégalées sur le marché.
De plus, toute cuve en polyéthylène est traitée en vue d’être résistante à l’exposition du soleil. Actuellement, vous trouverez généralement des cuves affichant une protection UV 1 à UV 8 : cela indique que les cuves sont garanties et protégées à l’exposition du soleil pouvant aller de 1 à 8 ans. En gardant en mémoire qu’une cuve ne sera jamais exposée au soleil toute une journée entière, il est vite mis en évidence que vous pourrez garder votre cuve bien plus longtemps que l’indice ne le préconise.
Découvrez aussi notre vidéo : Est-ce que le polyéthylène dure dans le temps ?
Le génie civil
Lors de l’achat de votre cuve, il est important de tenir compte des achats annexes liés à l’installation de cette dernière. À titre d’exemple, une citerne de type poche souple requiert de l’espace et des travaux sur votre terrain. Cette dernière s’accommode souvent d’une bâche de rétention qui malheureusement est sensible aux attaques de rongeurs et est susceptible de se déchirer rapidement au contact de matériaux tranchant présents sur votre exploitation agricole.
Concernant les bacs de rétention, comme dit précédemment, seuls les bacs de rétention en béton armé, coulé et unifié en une seule pièce sont conformes à la réglementation en vigueur concernant le stockage d’engrais liquide. Seule une construction dans les normes vous permettra d’obtenir une garantie décennale de la part de votre artisan et de vous protéger en cas d’incident. Toutes autres alternatives concernant les bacs de rétention ne sont pas considérées comme étant aux normes notamment par les assurances et ne vous garantiront qu’une tranquillité partielle.
Les cuves de stockage double paroi, elles, ne nécessitent pas de bacs de rétention. Elles sont donc plus rapidement installées et utilisées, rentabilisant rapidement leur achat.
Le transport
Dépendant du type de cuve que vous souhaitez acheter, des frais de transport variés viendront s’ajouter. En effet, le design et la taille des cuves peuvent engager une livraison plus ou moins fastidieuse. Une cuve plus large et de hauteur moyenne, garantit une bonne stabilité tout en s’intégrant bien dans votre environnement mais nécessite un convoi en transport exceptionnel plus onéreux.
De plus, la provenance de la cuve est en prendre en compte dans le coût de livraison.
Le pays de fabrication
Un facteur supplémentaire ayant un impact sur le prix de votre cuve à stockage d’engrais est le pays de fabrication de votre citerne. Vous trouverez sur le marché un panel de cuves fabriquées dans certains pays de l’Europe de l’Est. Il y a de fortes chances que celles-ci reviennent moins chères, dû au coût de la main-d’œuvre beaucoup plus bas dans ces pays. Cependant, si la cuve est moins onéreuse qu’une cuve fabriquée en France, vous risquez de faire l’impasse sur un service après-vente de qualité, dû à plusieurs barrières telles que la langue et la difficulté de communication avec les différents sous-traitants impliqués dans la fabrication. En achetant votre matériel en France, vous dépenserez plus au premier abord, mais vous bénéficierez d’une tranquillité d’esprit bien plus importante grâce à un service après-vente généralement plus simple et accessible.
Les équipements
Une dernière caractéristique importante entrant en jeu dans la constitution du prix d’une cuve de stockage d’engrais liquide est l’ensemble de l’équipement additionnel dont vous aurez besoin. En effet, si l’achat de la cuve va faciliter votre quotidien, il existe une variété d’options permettant de les exploiter à leur plein potentiel.
À titre d’exemple, vous pouvez choisir d’utiliser une jauge simple ou une jauge digitale. Vous pouvez aussi envisager une pompe de malaxage qui vous permettra de faire des mélanges et répondre aux besoins des nouveaux engrais liquides. D’ailleurs, les dernières règlementations imposent le remplissage par le haut de la cuve. Il s’avèrera donc difficile de vider une cuve sans pompe, notamment avec les nouveaux pulvérisateurs dotés d’une pompe centrifuge. Ces investissements supplémentaires peuvent s’avérer d’une grande utilité face à la quantité croissante de nouveaux produits apparaissant sur le marché.
Par ailleurs, l’achat d’une armoire de gestion se verrouillant à l’aide d’une clé et contenant une jauge de niveau, d’un avertisseur de remplissage ou encore d’un détecteur de fuite, peut s’avérer très intéressant pour votre sécurité et votre confort de travail. Le détecteur de fuite est d’ailleurs devenu récemment obligatoire.
La capacité
Bien sûr, le volume de stockage et la densité définiront également le prix de votre cuve. Plus les volumes des cuves sont conséquents, plus les prix seront élevés. Cependant, avec l’arrivée de nouveaux types d’engrais tel que le NPK liquide, il est parfois plus intéressant d’avoir plusieurs cuves. Par conséquent, si vous avez la possibilité de prendre deux cuves de 25 m³, cela vous reviendra certainement plus cher qu’une cuve de 50 m³. Cependant, cela vous donnera plus de polyvalence pour le stockage ; en stockant de l’engrais standard dans une cuve et de l’engrais soufré dans une deuxième par exemple.
Quant à la densité, il est généralement commun de trouver des cuves conçues pour supporter des liquides d’une densité de 1,3. De nos jours, il existe des liquides qui affichent une densité bien plus importante allant jusqu’à 1,46. Il est donc essentiel d’anticiper l’évolution de la technologie afin d’éviter des tracas superflus.
En conclusion, le prix d’une cuve repose sur une quantité de caractéristiques. Opter pour une poche souple, sans prendre en compte le génie civil, vous reviendra approximativement à 0.07 € HT par litre ; alors qu’une solution double paroi premium avec un système de malaxage, oscillera autour des 0,99 € HT par litre.
Établir vos priorités restera la manière la plus efficace de déterminer le prix de votre investissement. Avez-vous besoin de longévité ou de quelque chose de temporaire ? Avez-vous de la place ? Quels sont vos besoins en contenance ? .....
Autant de questions qui vous dirigeront vers le matériel adéquat et détermineront le montant de votre investissement.